Qu’est-ce que la violence au sein du couple ?

On parle de violence au sein du couple et de ses impacts sur la famille dès lors qu’une personne exerce ou menace d’exercer une violence physique, psychique, sexuelle ou économique au sein d’une relation de couple, hétéro ou homo sexuelle, en cours ou dissoute. Les couples ne vivant pas ou plus ensemble peuvent également être concernés par cette violence.

Les caractéristiques de la violence au sein du couple

La violence au sein du couple concerne toutes les couches de la société sans distinction ni d’origine, ni de niveau socio-économique.

Les conséquences de cette violence sont accablantes pour les personnes directement concernées. Ainsi, la violence domestique tue, marque à vie des personnes et engendre chaque année des coûts élevés pour la société.

Des études scientifiques ont démontré l’aspect transgénérationnel de cette violence qui s’apprend comme mode de fonctionnement dès l’enfance. Afin de briser ce cycle de reproduction, il est essentiel de prioriser la prévention auprès des jeunes.

La violence au sein d’un couple n’est pas une affaire privée.

Les formes de violence domestique

On distingue plusieurs formes de violence domestique qui peuvent être exercées seules ou en association : la violence physique, la violence sexuelle, la violence psychique, la violence sociale et la violence économique

La violence physique

englobe différents actes pouvant aller jusqu’à entraîner la mort : coups avec ou sans instrument, bousculades, secousses, morsures, tranglement, ligotage, jet d’objets, voies de fait.

La violence physique est la forme de violence la plus évidente et, en règle générale, la plus facile à démontrer. 

Elle est le plus souvent exercée en combinaison avec d’autres formes de violence.

La violence sexuelle

englobe toutes les pratiques sexuelles non désirées ou tolérées. Cela va de la création non désirée d’une ambiance propice aux rapports sexuels jusqu’à la contrainte à accomplir des actes sexuels ou au viol en passant par l’humiliation sexiste.

L’exploitation sexuelle des enfants et adolescent∙e∙s comprend toutes les formes d’actes sexuels à leur encontre, indépendamment du fait qu’ils ont été commis par des adultes ou des mineurs

La violence psychique

englobe aussi bien les menaces graves, la contrainte, la privation de liberté, le stalking (harcèlement), le cyberstalking et cyberbullying stalking et mobbing sur internet) que des formes de violence à caractère discriminatoire comme afficher du mépris, injurier, humilier, ridiculiser, faire passer la victime pour idiote ou folle, utiliser les enfants comme moyens de pression, culpabiliser, intimider ou insulter.

L’exercice continu de tels actes de violence a un impact sur l’estime de soi et sur la santé des personnes concernées.

Le stalking, une forme de violence psychique

La notion de stalking vient du verbe anglais « to stalk ». Ce verbe appartient au vocabulaire de la chasse et signifie « chasser », « s’approcher à pas de loup » ou « décrire un cercle autour de la proie ». Il est devenu synonyme de persécution, de harcèlement et de terrorisme psychologique exercés contre une personne.

Le Tribunal fédéral a classé parmi les éléments constitutifs du stalking le fait d’épier continuellement, la recherche constante de proximité physique non désirée (poursuite), le harcèlement et les menaces. Ces comportements peuvent être qualifiés de stalking lorsqu’ils se reproduisent au moins deux fois et qu’ils provoquent une terreur profonde chez la victime.

La violence sociale

englobe les restrictions imposées à la vie sociale d’une personne, comme par ex. la mise sous tutelle, l’interdiction ou le contrôle strict des contacts familiaux ou extérieurs, l’enfermement ou l’interdiction d’apprendre la langue du pays de résidence.

La violence sociale est une forme de violence psychique. Elle se traduit par des comportements qui ont tous pour but d’exercer un contrôle sur la victime et de réprimer la libre formation de sa volonté.

La violence économique

englobe l’interdiction de travailler, le travail forcé, la saisie du salaire, la détention par un-e seul-e partenaire du pouvoir de décision concernant les ressources financières ou la contrainte à cosigner des contrats de crédit.

La violence économique est une forme de violence psychique. Elle se traduit par des comportements qui ont tous pour but d’exercer un contrôle sur la victime et de réprimer la libre formation de sa volonté.

L’ampleur de la violence

En Suisse, une femme sur 5 est maltraitée physiquement ou sexuellement au cours de sa vie de couple, deux sur 5 le sont psychologiquement.

Les statistiques liées à la violence au sein du couple sont extrêmement élevées malgré tous les moyens mis en œuvre pour lutter contre ce problème. C’est un problème de santé publique qui fait chaque année de nombreuses victimes (majoritairement des femmes) et coûte cher à la société (entre 164 et 287 mio de coûts directs par année).

Forte de ce constat, la Suisse a ratifié en décembre 2017 la Convention d’Istanbul (Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique) et s’inscrit ainsi dans une prise de conscience internationale de l’importance d’agir de manière systématique et structurelle pour lutter contre ce type de violence.

Contact

Pour les cantons du VS, VD, JU, NE, GE et FR : Bureau de l’égalité hommes-femmes et de la famille (BEF), Rue de la Poste 1, 1700 Fribourg Tél.
+41 26 305 23 86  bef@fr.ch

Pour les autres cantons : Service de lutte contre la violence domestique, Direction de la sécurité (DSE), Kramgasse 20, 3011 Berne, Tél.
+41 31 633 50 33  info.big.sid@be.ch

Impressum

Le projet d’une exposition itinérante bilingue a été initié par le Service de lutte contre la violence domestique du Canton de Berne, la Police cantonale bernoise et le Bureau de l’égalité hommes-femmes et de la famille du Canton de Fribourg.

Conception et réalisation du projet : wapico , Michael Egger, a n y m a

Photographie : wapico, Shutterstock, Etablissement de Witzwil, Reto Waser